Né en 1961 à Angers, dans la Vallée de la Loire en France, je dessine et invente des lettres depuis l’adolescence.
En 1978, lors d’un voyage à Istanbul, je découvre une calligraphie plus spectaculaire qui influera sur mes recherches artistiques. Je poursuis mon voyage en Israël ou je suis des cours d’hébreu et m’initie au symbolisme de la lettre.
Pendant 13 ans, curieux des gens et de leur culture, je séjourne et travaille dans une dizaine de pays : Proche orient, Europe, Amérique du Nord.
Peintre en calligramme, « poésie spatiale » ou « poésie visuelle » depuis 1980, ce sont les lettres, outils et supports de créativité et d’émotion, qui me mènent vers l’art de l’enluminure, art d’honorer le verbe.
Je découvre alors « l’enluminure d’art au pochoir », technique de mise en couleur et de multiplication du XIV siècle.
Je tombe amoureux de cette technique en voie de disparition, exigeante et minutieuse, et lui consacre depuis l’essentiel de mon temps de travail.
Je crée l’Atelier Festina Lente en 1994, la rareté et la technicité de mon activité suscite l’intérêt des médias presse et télévision, ainsi que celui d’amateurs, de collectionneurs, d’historiens des métiers du livre qui pour beaucoup croyaient ce métier d’art disparu.
A travers mes conférences, expositions et animations, tant en France qu’à l’étranger, à l’accueil du public à l’atelier, il m’importe de participer activement à la sauvegarde et au nouvel épanouissement de ce patrimoine technique.
Biographie
| 1961 | Né en 1961 à Angers, France |
| 1978 | Séjour à Istanbul (Turquie). Découverte de l’art du Calligramme. |
| 1979-1989 | Séjours en Israël (École d’hébreu), Pays-Bas, Grèce, Maroc, Berlin, États-Unis, Canada, guide au Sinaï (Égypte). |
| 1990 | Formation à Paris de maquettiste presse. |
| 1991 | Cours d’art graphique, Israël. |
| 1991-1993 | Formation à l’École Française d’Enluminure, Angers. Premier prix 91-92 Grand prix 92-93 |
| 1993-1994 | Enseignant à l’École Française d’Enluminure. |
| 1994 | Création de l’Atelier Festina Lente à Fontevraud-L’Abbaye. |
Jérôme Paressant
Principales expositions personnelles
| 2022 | Abbaye d’Aubazine, Corrèze, sous les auspices de la Maison Chanel Maison du Chapitre, Pornic, Loire Atlantique, “Falling in Words” Médiathèque L’Archipel, Fouesnant, Finistère ( Exposition commune ) |
| 2021 | Office de Tourisme, Orée-D’Anjou, Champtoceaux, Maine et Loire |
| 2019 | Médiathèque Armel de Wismes, Pornic, Loire Atlantique « l’Art des Imagiers, du 14ème siècle au renouveau ». Maison du Chapitre, Pornic, Loire Atlantique, “Mots et Voyages” |
| 2018 | Église du Puiset Doré, Maine et Loire |
| 2017 | Presbytère de Fontevraud l’abbaye,Maine et Loire Rétrospective Poésies Spatiales 1987-2017 |
| 2016 | Dôme de Saumur, Maine et Loire, invité d’honneur Église de Saint Martin du Cellier, Loire Atlantique, à l’occasion des 1700 ans de la naissance de St Martin. |
| 2015 | Salon International du Patrimoine. Carrousel du Louvre, Paris. Représentant les Pays de la Loire. |
| 2014 | Médiathèque Loire-Forez, St Just St Rambert, Loire |
| 2013 | Maison des Associations, Courbevoie La Défense-Paris |
| 2012 | Réouverture de l’atelier Festina Lente à Fontevraud l’abbaye |
| 2010-2011 | Vit, travaille et expose à Tel-Aviv, Israël |
| 2009 | Médiathèque François Mitterrand, Montreuil-Bellay, Maine et Loire |
| 2008 | Médiathèque de Châteauroux, Indre |
| 2007 | Siège de l’Organisation Mondiale du Commerce, Genève, Suisse Université Paris 13, Villetaneuse |
| 2006 | Musée d’Art Roman, Issoire, Puy-de-Dôme Festival d’Art Sacré, Saumur, Maine et Loire |
| 2005 | Bibliothèque du Muséum d’Histoire Naturelle, La Rochelle, Charente Maritime |
| 2004 | Galerie Municipale Provo-Utah, USA |
| 2003 | Palais des Arts, Vannes ( Exposition commune ) |
| 2002 | Bibliothèque Municipale, Salt Lake City, USA Galerie Hope, Provo, Utah, USA |
| 2001 | Représentant la France à l’occasion des Journées Mondiales de la Francophonie : Centre Culturel Français de Haïfa, Israël Centre Culturel Français de Beer-Sheva, Israël |
| 2000 | Centre Malraux, Neuville-en-Ferrain, Nord (avec l’Institut du Monde Arabe) |
| 1999 | Chapelle Sainte-Croix, Loudun, Vienne, pour Amnesty International |
| 1998 | Médiathèque de Rive-de-Giers ( Loire ) |
| 1997 | Salon Régional des Métiers d’Arts de la Haye-Fouassière, Loire Atlantique, représentant le Maine-et-Loire. Bibliothèque de Firminy, Loire |
| 1996 | Le Studio Galerie, Raanana, Israël (avec le concours du Ministère Israélien des Arts et des Sciences) Musée École de la Perrine, Laval, Mayenne |
| 1995 | Salon des Métiers d’Art, Beauvais, Oise Festival International des Arts et Traditions Saint-Jean-la-Potherie, Bretagne |
| 1993 | Bibliothèque Municipale de Joué-lès-Tours, Indre et Loire |
| 1992 | Bibliothèque Municipale de St Barthélemy d’Anjou, Maine et Loire |
| 1989 | Bibliothèque Municipale d’Angers, Maine et Loire |
| 1988 | Galerie St Jean, Québec, Canada ( à l’occasion du second Sommet Mondial de la Francophonie ) |
Certaines de ces expositions, tant en France qu’à l’étranger, sont accompagnées de conférences et/ou d’animations et d’éveil à l’enluminure ou à l’art de la Poésie Spatiale.
L’atelier a bénéficié de plusieurs reportages télévisés, notamment sur TF1 et France 3 en France.
La paix régnait.
Un jour, à cause d’un projet démesuré, les hommes se disputèrent, les langues éclatèrent, l’incompréhension s’installa.
Des années de voyage en différents pays, en différentes langues et cultures me sensibilisèrent à la communication et notamment au Verbe, à ses déboires, ses joies, ses pouvoirs, ses égarements. Je n’ai connu plus grande incompréhension que celle où l’on croit s’entendre, utilisant les mêmes codes mais n’ouvrant pas les mêmes portes.
La parole s’avère insuffisante, fastidieuse, évanescente.
M’attacher à un mot, c’est fouiller son image, l’explorer, raconter de son histoire, de son émotion, de son mystère. C’est aussi le malmener, lui faire rendre gorge. Exprimer le mot, l’exposer, c’est d’abord lui rendre grâce. C’est aussi y faire face, l’affronter et l’aimer, le considérer. C’est transformer, interroger ce qui semble sûr, évident, banal, alors que la blessure de la désunion n’est toujours pas cicatrisée.
Il n’a jamais été question pour moi de dessiner les lettres autrement qu’à la main. Comment pourrais-je me laisser habiter par le Verbe et ses membres, les lettres, si je ne livrai avec elles un corps à corps délirant, si nous ne respirions pas du même espace, si je les exploitais mécaniquement, sans amoureuse considération.
Un avis…
« On n’en finira jamais de faire rendre gorge aux mots de leurs sens propre, et figuré et caché. En général, on utilise les autres mots pour y parvenir. Et à force de manœuvres en ordre et en désordre, de marche au canons de la grammaire ou de raids avec pour seule loi les opportunités de la guerre, on obtient des aperçus sur le grand mystère du langage.
Richard Leray a choisi une toute autre approche, sèche et absolue : il ne prend qu’un mot et travaille sa chair de lettres pour lui faire exprimer, dans la fulgurance d’un trait, tout son poids de sens et d’émois. ( ) Richard Leray met dans ces mots ses émotions qui touchent et ses idées qui rendent intelligible, ( ) œuvrant à bras-le-corps chacune des lettres servant son idée. Il n’est ni dessinateur ni peintre, simplement le servant de ces mots qui se font chair par le biais de l’émotion incisive, nette et sèche qui résulte du choc de la vision soudaine. »
Gérard ROYER pour « Le Courrier de l’Ouest », le 3 novembre 1989