« Graduel de Fontevraud » France, 13ème siècle
Format hors marge : 20,1 x 29,5 cm,
Format avec marge : 27,2 x 37,8 cm
Dorure à la feuille d’or 24 carats
23 pochoirs, rehauts au pinceau pour le blanc, à la plume pour les portées
63 exemplaires + 4 Épreuves d’Artistes
510 €
Le “ Graduel de Fontevraud ”, appelé communément “Graduel d’Aliénor de Bretagne” est un manuscrit enluminé contenant les chants de l’année liturgique à l’usage des religieux de l’ordre de abbaye de Fontevraud, Maison-mère de l’Ordre de Fontevraud.
Les particularités liturgiques du texte permettent de dire qu’il fut en usage à l’abbaye de Fontevraud (actuel Maine-et-Loire). Les armoiries d’Aliénor de Bretagne (1275-1342) sont peintes sur les tranches du manuscrit. Mère-abbesse de l’abbaye à partir de 1304, le manuscrit lui aurait été offert par ses parents Jean II de Bretagne et Béatrice d’Angleterre.
Le manuscrit fut copié et enluminé vers 1250-1260 dans l’atelier parisien de Nicolas Lombard. On ne possède peu d’informations sur Nicolas Lombard, si ce n’est que qu’il a connu un grand succès social et professionnel. Son atelier se trouvait à Paris, et se nommait « libraire de la rue neuve”. Actuellement conservé à la bibliothèque municipale de Limoges, c’est un ouvrage remarquable, par son iconographie que par son contenu musical.
Vous avez la possibilité de consulter gratuitement l’ensemble du graduel numérisé sur le site » Bibliothèque francophone multimédia de Limoges”, avec le lien http://graduel-bfm.limoges.fr/ms/index.html. La page choisie est la page 70.
Le Graduel d’Aliénor est doublement remarquable: par son iconographie riche et originale et par son contenu musical. En effet, au 12ème siècle la notation carrée apparaît; les neumes se transformes en signes carrées. Les notes deviendront rondes avec l’apparition de l’imprimerie qu’au 15ème siècle. Ce graduel est une source exceptionnelle pour l’étude de la pratique du chant grégorien au 13ème et 14ème siècles. Dès le 12ème siècle, le chant grégorien est omniprésent en Europe. Le dernier autre style qui résiste est le chant vieux-romain (chant papal). Finalement, c’est Innocent III qui a décidé et ordonné, au début du 13ème siècle, l’adoption du chant grégorien. Malgré cet immense développement, il y a eu peu de modification. C’est à partir de ce 17ème siècle que fut perdue l’uniformité du chant grégorien.
La colonne à gauche de la page est très fournie en informations. Chaque élément a une visée symbolique. L’architecture de l’époque est représentée par les clochers, le coq-girouette toujours face au vent, symbolise le Christ rédempteur qui protège le chrétien des péchés et des dangers.
Dans l’iconographie chrétienne, l’aigle est associé à saint Jean l’évangéliste. L’aigle est le symbole de saint Jean, celui qui compare la Parole de Dieu à la « véritable lumière » qui a fait le monde et qu’il faut contempler. L’aigle est le seul animal à monter haut dans le ciel et à pouvoir regarder le soleil en face, symbole de la victoire de la lumière sur les forces obscures et de l’Ascension du Christ. Le symbole de l’aigle convient d’une manière particulièrement juste à Jean puisqu’il s’est élevé très haut dans la contemplation de la nature divine du Verbe de Dieu. De plus, l’aigle est souvent interprété comme le symbole de la Résurrection, et Jean est un témoin privilégié du grand événement pascal.
Richard Leray
« Graduel de Fontevraud » France, 13ème siècle
27,2 x 37,8 cm, margins included
24 carats gold leaf
Copy of the line, calligraphy and musical notation with pen and brush by my care.
63 copies
510 €
The « Graduel de Fontevraud », also called « Graduel d’Alienor de Bretagne » is an illuminated manuscript containing the songs of the liturgical year, for the use of religious of the order of the Abbey of Fontevraud, Mother House of the Order of Fontevraud.
The liturgical particularities of the text make it possible to say that it was in use in the abbey of Fontevrault ( Maine-et-Loire, France ). The coat of arms of Eleanor of Brittany (1275-1342) appear on the textblock of the book, but are posterior to the manuscript. Mother-abbess of the abbey from 1304, the manuscript would have been offered to her by her parents Jean II of Brittany and Béatrice of England.
The manuscript was copied and illuminated around 1250-1260 in the Paris studio of Nicolas Lombard. We have very little information about Nicolas Lombard, except that he has had great social and professional success. His studio was in Paris, and was called « libraire de la rue neuve. » Currently kept in the municipal library of Limoges, you have the possibility to consult for free the whole gradual digitized on the site
« French multimedia library of Limoges », with the link.
The « Aliénor Gradual » is doubly remarkable: by its rich and original iconography and by its musical content. Indeed, in the 12th century square notation appears; the neums are transformed into square signs. The notes will become round with the invention of printing only in the 15th century. This gradual is an exceptional source for the study of the practice of Gregorian chant in the 13th and 14th centuries. From the 12th century, Gregorian chant is omnipresent in Europe. The last other style that resists is the old-Roman chant (papal chant). Finally, it is Innocent III who decided and ordered, at the beginning of the 13th century, the adoption of the Gregorian chant. Despite this immense development, there have been few changes. It was from the 17th century that the uniformity of Gregorian chant was lost.
The column on the left of the page is very informative. Each element has a symbolic purpose. The architecture of the time is represented by the steeples, the cock-vane still facing the wind, symbolizes the redemptive Christ who protects the Christian from sins and dangers.
In Christian iconography, the eagle is associated with St. John the Evangelist. The eagle is the symbol of Saint John, who compares the Word of God to the « true light » that made the world and must be contemplating. The eagle is the only animal to rise high in the sky and to be able to face the sun. in this it is the symbol of the victory of the light on the dark forces and the symbol of the ascension of Christ. The eagle is especially fitting for John because he has risen very high in the contemplation of the divine nature of the Word of God. Moreover, the eagle is often interpreted as the symbol of the Resurrection, and John is a privileged witness of the great Easter event.